BAIROLS s’arc-boute
Sur un dernier virage
Comme pour implorer
La clémence du ciel.
Dégradé de gris
Qu’emprisonnent
Les accents d’une pierre
Où naufrage du bleu.
Intrépides ruelles
Glissant sur les marches du temps.
Maisons qui se nichent
Attendries
Sur l’impatience des vieux murs.
Vestiges d’un passé
En habits du dimanche
Suspendu
Jusqu’au bord du vertige
Où se perd un nuage.
Village enraciné
Dans un rêve profond
Parmi les ombres
Accrochant au silence
Le bruit des pas.
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J’enrage de savoir que dans certains endroits,
Deux êtres qui s’aiment en parfaite innocence,
Puissent se voir bannis, privés de tous leurs droits,
Devenir victimes d’abjecte violence.
Des pays barbares les condamnent à mort,
Punissant la façon de s’aimer autrement.
Même des familles rejettent sans remords,
L’enfant meurtri que ronge un terrible tourment.
Le venin des propos, le crachat des injures,
Les coups accompagnant le mépris sans raison,
Comment les éviter, faire bonne figure,
Et chercher l’arc-en-ciel par delà l’horizon.
Ce regard de l’autre souvent accusateur,
Il faut qu’il disparaisse, car c’est lui l’indécence,
Avide d’étouffer les battements d’un cœur,
Qui ne peut, sans amour, avoir la moindre chance!
D’un pas qui ralentit, cheminer vers l’impasse
De cette courte vie qui s’accroche à un fil,
Voir la ride creuser une peau qui se lasse,
Refusant de goûter aux tiédeurs d’un avril.
De cette courte vie qui s’accroche à un fil,
Arracher au miroir le reflet qui grimace,
Refusant de goûter aux tiédeurs d’un avril,
Qui gomme peu à peu du rêve les audaces.
Arracher au miroir le reflet qui grimace,
Avec des peurs cachées, des gestes en péril,
Qui gomme peu à peu du rêve les audaces,
Et l’appel du destin en quête d’un profil.
Avec des peurs cachées, des gestes en péril,
À l’orée d’un hiver rechercher une trace,
Et l’appel du destin en quête d’un profil,
Désolé de n’avoir commis que des préfaces.
À l’orée d’un hiver rechercher une trace,
Quand un futur penaud s’éclipse puéril,
Désolé de n’avoir commis que des préfaces,
Pour se cogner craintif sur demain en exil.
Quand un futur penaud s’éclipse puéril,
Esclave un court instant des heures trop fugaces,
Pour se cogner craintif sur demain en exil,
D’un pas qui ralentit, cheminer vers l’impasse.
Marie LACROIX-PESCE
ARRIÈRE-SAISONS
Ces “ARRIÈRE-SAISONS”, ce sont des parenthèses, des moments qui surgissent au crépuscule d’une vie, avec toute leur charge émotionnelle, scellée sur la musique des mots.POÉSIE aux accents pétris de chair qui, sous des formes diverses, interpelle le temps qui passe, glorifie l’amour, fustige la douleur et dénonce l’absurde. Dans ce parcours, parfois au bord du vertige, vacillent les transparences d’une écriture limpide et picturale, où s’imprime la magie d’un rêve éveillé, intensément féminin.
Édité chez Hugues FACORAT Édition
24 Avenue Charles ROUXEL
77340 PONTAULT COMBAULT
J’ai fait l’amour avec le vent
Qui déboulait sur le rivage
Pour que les rites de l’orage
Cerclent de brume le couchant.
J’ai fait l’amour avec la terre
Quand le soleil plissait les yeux
Et s’en allait aventureux
Noyer les cieux de sa lumière.
J’ai fait l’amour avec l’oiseau
Qui saluait de ses bruits d’ailes
L’aurore aux douceurs mirabelle
Livrant le jour comme un cadeau.
J’ai fait l’amour avec le rêve
Qu’un magicien venu trop tard
Cueillait dans l’eau de mon regard
Quand le soir mourait sur la grève.
J’ai fait l’amour avec la mer
À l’heure où sa vague farouche
Creusait la houle qui se couche
Croyant séduire l’univers.
J’ai fait l’amour avec les mots
Qui s’attardaient sur ma fenêtre
Pour offrir l’éclat de leurs lettres
Dans des accents à fleur de peau.
J’ai fait l’amour avec le temps
En dessinant tous mes voyages
Au cœur d’un beau livre d’images
Malgré la fuite de l’instant.
J’ai fait l’amour avec le monde
Quand tu m’as prise dans tes bras
Pour y tisser un canevas
Où le désir mène la ronde.
J’ai fait l’amour avec la vie
Apprivoisant une espérance
Qui sur les rives du silence
S’offre au destin sans préavis.
J’ai fait l’amour dans le grand lit
De ce futur au goût de cendre
Qui m’emportait dans ses méandres
Vers les frontières de l’oubli.
Au fond des cieux glisse un nuage,
Assombrissant le jour nouveau.
La vie ne fait pas de cadeau,
Quand sans remords elle naufrage.
J’ai beau soulever le rideau,
Je ne vois plus le paysage.
Au fond des cieux glisse un nuage,
Assombrissant le jour nouveau.
Pour que se profile l’image
De cet amour comme un drapeau,
Voulant nous réchauffer la peau,
Faudrait que s’apaise l’orage!
Au fond des cieux glisse un nuage…
Sur le dos d’une vieille main
Chiffonnée de creux et de bosses,
La vie dessine un long chemin
Qu’emprunte parfois un carrosse.
Chiffonnée de creux et de bosses,
La peau imprime des sillons
Qu’emprunte parfois un carrosse,
Quand les jours se font tourbillon.
La peau imprime des sillons
Pour qu’ils se nouent et se déplissent,
Quand les jours se font tourbillon
En se tachant de pain d’épices.
Pour qu’ils se nouent et se déplissent,
Se pressent tous les souvenirs,
En se tachant de pain d’épices
Sur l’hiver qu’il faut adoucir.
Se pressent tous les souvenirs
Entremêlés de veines bleues,
Sur l’hiver qu’il faut adoucir
Quand il se meurt au fond des yeux.
Entremêlés de veines bleues,
Les doigts caressent un vieux rêve,
Quand il se meurt au fond des yeux
Comme la vague sur la grève.
Les doigts caressent un vieux rêve,
Avec mille gestes touchants,
Comme la vague sur la grève
À l’heure du soleil couchant.
Avec mille gestes touchants,
L’amour s’habille de satin,
À l’heure du soleil couchant
Sur le dos d’une vieille main.
Tout au long des jours,
Sur l’horizon saigne et perdure
Une viscérale blessure,
Au nom de l’amour.
Le lilas est mort.
Tes lendemains ont mis les voiles.
Ta longue nuit est sans étoiles.
Dors mon enfant, dors.
Elle se courbe
Comme un sein de femme,
LA PROM
Qui a du vague à l’âme!
Diadème en front de mer,
Elle raconte à son écume,
Une indicible plainte
Gravée sur son bitume.
Pour saluer les anges,
LA PROM
Éclabousse d’orange
Un ciel trop bleu,
Cognant sur le silence
L’empreinte des jours heureux.
LA PROM
Si blonde dans le matin blanc,
Signe d’un vol de goélands,
Un futur où tremble,
Avec des larmes au bord des yeux
Le désespoir en camaïeu.
La nuit était si belle
Et la mer pavoisait.
Au ciel des étincelles
Dessinaient des bouquets.
C’est alors qu’un vingt tonnes
Écrasa la gaieté,
Faisant d’une personne
De la chair éclatée!
NICE pleure ses morts.
La folie meurtrière
L’a frappée en plein cœur!
Mais malgré la douleur,
Nous reverrons encor
Resplendir sa lumière…